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jeudi 6 février 2020

Sans retour.




Des arbres sont tombés au dernier coup de vent,
D’autres seront plantés, tout sera comme avant…
On aimerait le croire et ce n’est pas possible,
Silhouette bien sûr, nuances et reflets,
Mille points de détail qu’on ne décrit jamais,
Manquent soudain et c’est irréversible.
Ce que l’on connaissait « de toute éternité »
Appartient au passé mais comment l’accepter ?

Palais et monuments, villes comme villages,
Les gens évidemment, même les paysages,
Tous doivent s’incliner devant la dure loi
Qui sépare à jamais aujourd’hui d’autrefois.

La flamme d’un regard et les traits d’un visage,
Le plus fidèle amour ne sont que de passage,
Et les vers du poète et la gloire des rois,
La force du guerrier et du savant la science,
De l’homme l’ambition, de l’enfant l’insouciance
Et la misère aussi de nos jours trop étroits.
L’arbre à peine tombé, voici qu’on le remplace
Et que le souvenir du précédent s’efface.

                               ***      
 

jeudi 16 janvier 2020

Aphorisme.



(Cathédrale de Chartres.)

Quand vous vivez sans mal, nous souffrons mille maux,
Nous vous interrogeons et comme tout bon prince
Vous nous la baillez belle et payez en bons mots :
Nos chances d’obtenir plus que cela sont minces.

Mais nous savons ces choses-là de père en fils :
Les hommes de pouvoir restent toujours les mêmes ;
Que dessus les drapeaux on ait ou non des lys
C’est eux d’abord, eux seuls, et nul autre qu’ils aiment.

                               ***  
     

Point de repère.



(Strasbourg depuis le quai des Bateliers.)

L’instant et le jour et le temps
Me sont à peine des repères,
Moins qu’un nuage au gré du vent
Ou que l’ombre dans la clairière,

La poursuite d’un songe au ballet des saisons,
Danse dans le soleil d’une fine poussière
Et fantômes de mots sans rimes ni raison,
Mémoire sans fardeau dont la trace est légère…

Ainsi chaque aujourd’hui n’est rien,
Non plus que n’est l’heure dernière,
Sinon ce vide que soutient
L’écho lointain d’une prière.

Au bord de l’horizon vit un désert de pierre
Qui sereinement dit la naissance du sable,
C’est la seule sagesse, et que chacun l’acquière
Au souvenir certain des bonheurs périssables.

                        ***