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(Strasbourg depuis le quai des Bateliers.) |
L’instant et le jour et le temps
Me sont à peine des repères,
Moins qu’un nuage au gré du vent
Ou que l’ombre dans la clairière,
La poursuite d’un songe au ballet des
saisons,
Danse dans le soleil d’une fine
poussière
Et fantômes de mots sans rimes ni
raison,
Mémoire sans fardeau dont la trace
est légère…
Ainsi chaque aujourd’hui n’est rien,
Non plus que n’est l’heure dernière,
Sinon ce vide que soutient
L’écho lointain d’une prière.
Au bord de l’horizon vit un désert de
pierre
Qui sereinement dit la naissance du
sable,
C’est la seule sagesse, et que chacun
l’acquière
Au souvenir certain des bonheurs
périssables.