Que je ne
sois qu’un gueux, comment donc l’oublier ?
Mes deux
parents l’étaient, je le suis volontiers,
Je n’en vis
pas plus mal, je n’en ai point de honte.
S’il faut
pour vous parler que l’on soit au moins comte,
Je ne puis
espérer connaître cet honneur,
Mais j’ai d’autres
moyens d’arriver au bonheur
Et tout
gueux que je sois il m’arrive de rire.
Ne vous
offusquez pas que je puisse l’écrire,
Et ne m’en
veuillez pas de jouer les auteurs,
Malicieux
quelquefois mais jamais contempteur.
Souffrez qu’un
vagabond au détour d’une rime
S’amuse d’un
travers quand tout ce qui l’anime
C’est un peu
d’insouciance et beaucoup de gaieté.
A prendre de
si haut ce peu de liberté
Craignez qu’en
m’écrasant dessous votre noblesse
Un éclat de
mon vers, Madame, ne vous blesse.