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mercredi 1 juin 2016

1788.






Que je ne sois qu’un gueux, comment donc l’oublier ?
Mes deux parents l’étaient, je le suis volontiers,
Je n’en vis pas plus mal, je n’en ai point de honte.
S’il faut pour vous parler que l’on soit au moins comte,
Je ne puis espérer connaître cet honneur,
Mais j’ai d’autres moyens d’arriver au bonheur
Et tout gueux que je sois il m’arrive de rire.
Ne vous offusquez pas que je puisse l’écrire,
Et ne m’en veuillez pas de jouer les auteurs,
Malicieux quelquefois mais jamais contempteur.
Souffrez qu’un vagabond au détour d’une rime
S’amuse d’un travers quand tout ce qui l’anime
C’est un peu d’insouciance et beaucoup de gaieté.
A prendre de si haut ce peu de liberté
Craignez qu’en m’écrasant dessous votre noblesse
Un éclat de mon vers, Madame, ne vous blesse.

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