lundi 30 mars 2020

A P***.




Sur les arbres noircis passent les jours d’hiver
Et sur l’étang de plomb le ciel trop gris reflète
Le calme de décembre où l’an passé se perd
Dans le dernier écho de la dernière fête.

Mais derrière Décembre il est un mois de Mai,
Les ombres du Printemps sur des aubes de rire
Et des soirs aussi longs que des années de paix
Car les midis heureux ne savent pas tout dire.

Mes mots sont avisés, crois ce que dit mon vers :
Un temps pour tout effort, un pour la récompense,
Le plus dur du chemin porte le nom de hier,
Voilà ce que je sais si les autres le pensent.

                               ***

samedi 28 mars 2020

Promesse.



(Loches - Indre et Loire.)

Dans la rue en bas le printemps
-Il est bien le seul- se promène
Et vous prend un air important ;
Dans la rue en bas, le printemps.

Demain nous en ferons autant
Ou bien la semaine prochaine…
Dans la rue en bas le printemps
-Il est bien le seul- se promène.

                               ***

vendredi 27 mars 2020

En de piteuses circonstances.



(Venise 1996.)

Passant le temps en de piteuses circonstances,
Faute de mieux j’observe un carrefour,
A force de les fixer tour à tour
En vain, les trottoirs changent d’apparence ;
En de piteuses circonstances.

Au pied des murs voici que dansent
L’image d’un fronton ou d’une tour,
D’un pont de marbre blanc, l’aube d’un jour
Sur des canaux d’ombre et de nonchalance,
En de piteuses circonstances.

Au bout de mon regard, là-bas, s’élance,
Couvert à quatre pans de cuivre lourd,
Dessus les hautains palais alentour,
Un campanile antique d’élégance,
En de piteuses circonstances.

Plus de trottoirs, de quartier, d’évidence...
Mirage vénitien, songe et recours,
Spectacle heureux et qui vous prend de court
Et vous émeut de tant de différences
En de piteuses circonstances.

                               ***