dimanche 3 février 2019

Ebauche d'une chanson.




Chante pour moi, vieille chanson,
Au rythme des mots qu’on oublie,
Des amours et des déceptions,
Chante pour moi, vieille chanson !

Chante les jours sur tous les tons,
Ceux qui séparent, ceux qui lient,
Heures de joie, heures aigries,
Chantent les tous, autant qu’ils sont ;
Chante pour moi vieille chanson !

Note après note et dans le ton,
Au rythme lent comme l'on prie,
Comme l’on marche en procession,
Chant de fin ou de succession,
Chant d’avenir pour que j’en rie,
Chante pour moi vieille chanson !

Chante pour ceux qui me liront,
Entre comptine et litanie,
Entre berceuse et carillon,
Qu’ils reprennent la mélodie,
A capella, à l’unisson,
Et qu’aucun d’entre eux ne l’oublie;
Chante pour leur génération
Et puis après, sans ironie,

Chante pour moi, vieille chanson,
Au rythme des mots qu’on oublie,
Des amours et des déceptions,
Chante pour moi, vieille chanson !

Entre indifférence et passion
C’est ainsi que passe la vie,
Chante pour moi, vieille chanson,
Au rythme des mots qu’on oublie !

                               ***       

samedi 2 février 2019

De peu...




De peu je ne fais pas beaucoup,
Ai-je besoin de demander : « Et vous ? »
Je ferais rire.
Je m’en soucie et voilà tout.

Si tous les mois n’ont qu’un seul bout
Certains sont pires.
On ne vit bien que par à-coups,
Ai-je besoin de demander : « Et vous ? »
Je ferais rire.

                               ***        

vendredi 1 février 2019

Venise, l'an deux.




C’était en mars, l’an deux ,
Il faisait à Venise
Un temps froid et pluvieux
Et la mer était grise.

Au quai des Esclavons
Où dansent les gondoles,
Les mouettes s’en vont
Suivre leur farandole

Au rythme du ressac
Qui traverse les passes
Et meurt en cul-de-sac
Aux marches de la place.

Et les passants pressés
Sur les dalles de marbre
Se moquent du passé
Comme le vent des arbres.

Pour quel amour serein,
Saint Georges, solitaire,
D’un geste de la main
Bénissait-il la terre ?

C’était, je m’en souviens,
L’an deux dont je persiste
A dire qu’il fut tien,
Moitié gai, moitié triste…

                               ***