jeudi 31 juillet 2014

Etude d'un poème de Verlaine.



Un article sur le poème "Portrait Académique"(du recueil "Invectives" 1896) de Paul Verlaine.

http://faititre.blogspot.fr/2014/07/a-propos-du-poeme-portrait-academique.html






mardi 29 juillet 2014

Gris.



Pourquoi les printemps d'autrefois
Nous paraissent-ils des merveilles
Qu'un éclat de rire ensoleille
En ville, aux champs ou dans les bois ?

Couleur châtain, couleur de paille,
Tous les cheveux deviennent gris,
Il faut bien que le ciel grisaille
Puisque l'hiver en gris s'écrit.

C'est de soir gris que se colore
Ce que monologuent nos voix
Des gris ennuis qu'elles déplorent,
Des misères que chacun voit.

Gris, nos soucis si terre à terre,
D'une épitaphe à un sursis,
Grises nos heures solitaires
Mais toute vieillesse est ainsi.

             ***

Dans le Grenier.



Dans le grenier des âmes délaissées,
Venez, venez, nous cueillerons des fleurs
D'amours et d'illusions passées,
Dans le grenier des âmes délaissées.

Ici le rêve et les heures lassées,
La paix, ont choisi l'ombre pour couleur;
Dans le grenier des âmes délaissées,
Venez, venez, nous cueillerons des fleurs.




Ce triolet est composé à partir des deux vers d'un des "poèmes cathares" rapportés et traduits par M. Denis SAURAT: Nouvelle Revue Française, du 1er octobre 1953, 1ère année n°10, p.616-635.

mardi 22 juillet 2014

samedi 19 juillet 2014

Abbaye de Santes Creus (Catalogne-Espagne).






Les champs que la moisson besogne
Sommeillent enfin en repos,
Le murmure d’un filet d’eau
Au fond d’un cloître en Catalogne
Égrène en perles de fraicheur
Une prière plus ancienne
Que celles des pierres du chœur
Où les gloires des rois se tiennent.

Pour l’ombre obscure des cyprès
Aucune nuit n’est assez noire
Et la fontaine dit l’attrait
De la source qu’elle offre à boire;
Pans de pénombre et de clarté
Que les arcs paisibles cadencent,
Pour moi, vous prierez en silence
D’une plus sincère piété.

               ***

jeudi 10 juillet 2014

De Saison.





L'averse pleure dans la nuit
Et juillet ressemble à novembre,
Le carrefour désert y luit,
L'averse pleure dans la nuit.

Sous les grains que le vent conduit
L'ombre et l'hiver font antichambre,
L'averse pleure dans la nuit
Et juillet ressemble à novembre.

                 ***

dimanche 29 juin 2014

Rome.





Rome, l'empire élu...

Fleurs du printemps des arbres
Sur un rêve de marbre
Qui ne fleurira plus.
Pierres du souvenir,
Grandeur du mot "Histoire",
Rome, l'empire élu
Qui ne peut revenir
Mais hante les mémoires.

Tant de vaine grandeur,
Tant de gloire déchue...
Mais c'est ainsi, tout meurt,
Même l'empire élu...


             ***

mercredi 28 mai 2014

Le Canal des Faux-Remparts.




Promeneur, j’écris l’Histoire au petit pied…

Sur les quais, à l’ombrage des marronniers,
Çà et là s’endorment des bancs philosophes
Dont le bois, très placide et ensommeillé,
Ne sait rien de la gloire ou des catastrophes.

Peinte en noir, la rambarde a beaucoup vieilli,
Sur ce bord où s’incurve au lointain son cerne
En marquant les murs autrefois assaillis,
Au beau temps où l’eau coulait le long des vernes.

Au beau temps où l’aigle, plus tard impérial,
Lacérait l’échine du lion de Bavière,
Fer et mort, la force pour cérémonial,
Cris sanglants, serres et bec, gueule et crinière.

Les vieux bancs regardent un bord de l’oubli,
L’autre côté, chez eux, c’est déjà la campagne
Et d’ailleurs au pied des bancs, les pissenlits
Revenus tellement nombreux en témoignent.

                             ***
 


Je Suis.




Je suis la tristesse du monde
Et l’humaine vieillesse
Et je suis la mendiante
Et je suis la pauvresse
Celle que l’on chasse à la ronde,
Et celle qui peine à marcher
Et celle qu’on voit suppliante
A l’heure où sonnent les clochers.
Je suis celle qu’on ne veut pas,
Celle dont on fuit le regard,
Qui ne réclame pas sa part,
Celle qui garde le front bas.
Je suis celle que chacun chasse,
Que l’on maudit, que l’on oublie,
Celle qui n’a jamais sa place
Dans les heures de votre vie,
Celle que toujours et encore
On évite et l’on craint,
Je suis cependant votre sort
Et le dernier mot du refrain :
Je suis la Mort.

         ***




 

samedi 24 mai 2014

Dix Phoèmes Strasbourgeois.


Note introductive: les "phoèmes" sont bien sûr des photos accompagnées d'un distique qui leur correspond (photos-poèmes ou phoèmes).



Deux rives, un vieux pont
Que hier et demain font.

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L'ombre parfois domine
Où le printemps chemine.

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Jours anciens et nouveaux
S'en vont au fil de l'eau.

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Mais certains jours pourtant,
Trop doux sont inquiétants.

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Une ville inconnue
Qu'on suit rue après rue.

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Le reflet d'anciens jours
Sommeille au pied des tours.

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Toits gris, rideau de pluie,
Averse et ciel de suie.

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Histoires et frontières
Oubliées dans la pierre.

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Gens en paix, dit l'adage,
Sachez prévoir l'orage.

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L'ombre des marronniers
Sur un quai familier.

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