Longue, trop longue nuit sans rêve qui l’égaye,
Faut-il que
toute vie en tel sommeil se paye ?
S’il faut qu’avant
le temps je connaisse ma mort,
A quoi me
sert d’écrire, à quoi bon tout effort ?
S’il faut,
jour après jour, cheminer et descendre
Toujours un
peu plus près et de l’ombre et des cendres,
A quoi bon
cultiver malgré tout les vertus
Et le
courage avec, s’ils sont déjà battus ?
Un désert
effrayant, hostile, aride, immense,
Où règnerait
la nuit, le vide et le silence,
Un désert où
se perdre et ne plus exister,
Un exil sans
remède en son éternité…
Ô nuit,
terrible nuit où meurt toute présence,
Infini de l’exil
où la peur vous devance,
Pourquoi
devons-nous vivre et pourquoi donc lutter
S’il nous
faut te connaître et en vain t’affronter ?