(Château de Chambord.) |
Je sais des
mots amers, je sais des mots de plomb
Et des étés
pluvieux et des hivers trop longs,
Je sais des
mots heureux, je sais des mots sourire,
Des automnes
de feu, des printemps de zéphires,
Des larmes
d’un instant, des chagrins éternels,
Je sais des
mots nouveaux, des mots conventionnels,
Des amours à
jamais, des passions éphémères
Et puis
quatre saisons, les quatre passagères.
Je sais bien
des discours, je sais bien des chansons,
Des poèmes
anciens, d’autres à ma façon,
Je sais des
mots de haine ou bien de courtoisie,
D’autres de
pacotille ou bien de fantaisie,
Je sais des
mots de tout, j’en sais même d’un rien
Et celui qui
me fuit et celui qui me vient,
Je sais des
mots subtils, d’autres tout d’une pièce
Et des mots
renfrognés et des mots de liesse ;
Je les ai
tous comptés, il n’en manquerait qu’un
Et je ne le
veux pas : c’est le mot de la fin.