Il pleut sur la ville d’automne
Sans lumière
et sans bruit ; personne,
Feuilles
mortes, trottoirs luisants
En grisaille
et reflets d’argent ;
Il pleut sur
la ville d’automne.
C’est un
matin mais il demeure
Comme un peu
de nuit dans ces heures,
Bruine,
brouillard et reflets gris,
Bonnet,
foulard et froid compris,
Je marche et
qui d’autre ? Personne ;
Il pleut sur
la ville d’automne.
Les
marronniers et caténaires
Blasés,
s’égouttent solitaires,
On voit
s’enfuir au bout du quai
Le dernier
wagon d’un tramway.
Il pleut sur
la ville d’automne,
Il pleut sur
la poste centrale,
Le clocher
de la cathédrale,
Sur les
carrefours et les ponts
Et je crois
même au plus profond
Des mots qui
pour moi seul résonnent :
Observez,
qui voit-on ? Personne.
Il pleut sur
la ville d’automne.