(Gérone - La cathédrale.) |
Une guitare doucement
A changé cette nuit d’automne en une nuit d’Espagne
Où veillent toujours deux amants,
Alors qu'ici le vent, arpente, glacé, la campagne
Et que les bois se dressent nus.
Je rêve un instant que je suis sur une place obscure,
Tous les bruits se sont tus,
Une tiède langueur monte du fond de la nuit pure.
Le ciel est scintillant,
Pourpoint de velours noir semé d’un lointain feu d’étoiles…
Les notes vont s’éparpillant,
C’est un romancero ancien que les accords dévoilent ;
Amour quel est donc ton conseil ?
Au détour du pavé, la brise exhale son haleine,
Si douce encore de soleil,
De fleurs et de rochers, au front des palais madrilènes
Blasonnés d’or et de vermeil
Dont je ne sais, Lazarillo, le nom ni la grandesse ;
Allons que ta guitare joue et qu’elle joue sans cesse !