La nuit et
le jardin ont l’odeur des lilas
Qui dans la
semaine ont éclos, ici ou là,
L’odeur ou
le parfum, mieux encor la fragrance,
Un esprit-de-bonheur[1]
sinon son assurance,
Un je ne
sais trop quoi d’immensément léger
Qui vous
atteste ici que tout vient de changer
Et pour
mener à bien cette immense entreprise
Un seul jour
a suffi ; jugez de ma surprise !
Mes ennuis
sont défunts et mes soucis enfuis,
Un seul jour
a suffi; dès que l’étoile a lui
Les temps
ont retrouvé cette douceur première,
Ce lent
cheminement au droit fil de l’ornière
Que l’on
suit en flânant sans se préoccuper
Qu’un jour
lointain le temps puisse nous rattraper.
Un seul jour
a suffi, c’était si peu de choses,
Un jour,
cette lumière et l’éclat d’une rose.
[1] Esprit-de-bonheur :
dans le même sens où l’on parle « d’esprit de vin » que la première
édition (1694) du dictionnaire de l’Académie française définit ainsi : Esprit.
Substance tenüe & subtile qui est dans les corps mixtes & qui se tire
ordinairement par le feu, Esprit de vin. esprit de soufre, de sel, de
vitriol. Voir : http://portail.atilf.fr/cgi-bin/dico1look.pl?strippedhw=esprit&headword=&docyear=ALL&dicoid=ALL&articletype=1