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mardi 20 juin 2017

La mer.



(Saint-Malo, le fort National anciennement fort Royal.)

Je regarde la mer aux mille teintes
Et le vent gémissant souffle et s’éreinte
Au bord déchiqueté de rochers noirs
Où le soleil, déjà, gagne le soir.

La mer blanchit aux bords de l’estuaire,
La houle dit, qui ne saurait se taire,
Le chant du monde aux jours d’avant les chants
En cette antienne au refrain incessant,

De l’horizon au profond de l’abime,
Un chant né juste après le second soir.
J’écoute et comment l’imiter ? Mes rimes
Où donc trouveront-elles ce pouvoir ?

Là-bas sur l’horizon le jour vacille,
J’observe d’une plage au sable gris
La mer au loin qui danse et qui scintille,
La mer changeante aux mille coloris,
L’indifférente mer, la mer immense,
La mer d’où vînt la première cadence
Ancêtre du poème et son esprit.

                               ***

jeudi 6 avril 2017

Un Chant d'Evocation.




Il regarda droit devant lui,
Au bout de l’horizon était une montagne ;
Où la lune a brillé, l’étoile luit.
Ce fut un chant comme le vent qui gagne
En s’enflant peu à peu et que l’ombre conduit,
Un chant de sapins noirs et de hautes fougères
La nuit venue au bord d’une clairière,
Le chant de tous les châtaigniers
Et des chênes si vieux qu’ils sont presque oubliés,
Un chant où bruissaient les feuillages
De tous les bois au cours des âges
Et des arbres à l’unisson
Du coudrier jusqu’à l’ormeau,
Comme du hêtre et du bouleau.


Et puis il regarda un champ et sa moisson
Et ce fut un chant de vergers,
Un chant de vignes, de maisons,
Chant de jardins, de potagers,
Un chant de fleurs et de prairies,
Un chant d’aulnes, de haies fleuries.


Puis il regarda la rivière
Et ce fut un chant de ruisseaux,
De fleuves roulant sans défaut
Dix mille printemps de lumière,
D’étangs aux reflets de sagesse,
De sources murmurant sans cesse,
De fontaines autant qu’il faut

Et celui qui chantait sourit
Comme celui qui vous l’écrit.

                               ***