Trop cher payé...

(Cathédrale de Strasbourg.)

Écume des jours, écume du temps

Et pacotille de l’instant,

Ce qui prétend, ce qui figure,

Ce qui ne compte ni ne dure,

A quoi pourtant

Vous tenez tant…

Ce qui n’est que superficiel autant

Que passager et inconstant,

Et l’éphémère et la vêture,

La prétention et la posture,

A quoi prétend,

Impénitent,

Votre cœur épris de la mode ;

Qu’est-ce donc que l’on s’accommode

De le payer un si haut prix ?

Vous devriez l’avoir appris :

Encor, toujours et maintenant,

L’écume des jours, l’écume du temps.

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"Maître Patelin."

Je connais un bon patelin[1]

Dont la phrase et les artifices

De belles dupes font le plein ;

Je connais un bon patelin.

D’un chiffon il fait un vélin,

D’un pichet il fait un calice,

Un honnête homme d’un gredin

Et un benêt des moins novices.

Vêtu de la blancheur du lin,

Jamais avare de blandices[2],

De phrases comme d’artifices,

Je connais un bon patelin.

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[1]«  Patelin : substantif masculin du style familier. Il se dit d’un homme souple et artificieux qui par des manières flatteuses et insinuantes, fait venir les autres à ses fins. »

Définition tirée de : Le Grand Vocabulaire François – Par une société de Gens de Lettres – Tome 21^ème – A Paris – Hôtel de Thou, rue des Poitevins, Quartier S. André-des-Arts. MDCCLXXII (1772). Avec Approbation et Privilège du Roi.

Ce mot, disparu aujourd’hui, vient du héros d’une farce de la fin du moyen-âge : La Farce de Maître Pathelin, qui met en scène un avocat, Maître Pathelin, rusé et peu scrupuleux.

[2] Blandices : substantif féminin pluriel, caresses, flatteries. Voir : https://www.cnrtl.fr/definition/blandices