N’oublie pas la Parque[1] et sa loi,
Le temps, le destin et l’errance,
La douceur prépare le froid ;
N’oublie pas la Parque et sa loi.
La faim et l’hiver sans un toit
Et l’accident et l’imprudence
Ont planté d’innombrables croix ;
Ai-je dit les flammes qui dansent ?
N’oublie pas la Parque et sa loi.
Ici la peste d’un seul doigt
A fauché cent mille existences,
La guerre, là, en une fois,
Cent fois autant avec aisance ;
N’oublie pas la Parque et sa loi.
Le chemin se perd dans le bois,
Un espoir et mille souffrances ;
N’oublie pas la Parque et sa loi,
Le temps, le destin et l’errance.
[1] Parque : trois divinités grecques, Clotho, Lachésis, Atropos, divinités du destin représentées commes des fileuses qui respectivement apprête, déroule et coupe le fil de la vie humaine.