Sire le Roi,
faites taire les Guise,
Ces
ambitieux, qui sont autant d’Église
Que je suis,
moi, dégoûté du canon !
Nous tous
ici nous leur ferons connaître
Que de vous
seul le Roi suivant peut naître.
Madame votre
mère[3]
aime trop finasser
Mais les
lorrains[4]
n’auront jamais assez,
Quant au
pouvoir, à moins d’une couronne,
La vôtre
Sire, ou celle de personne !
La religion
anime l’Espagnol[5],
Christ, à ceux-là[6],
ne coûte pas un sol,
Il en
rapporte et dans toute la Ligue[7]
Chacun
voudrait vous voir danser la gigue.
Sont tous
les deux cause de notre mal,
Il est grand
temps de pourvoir au remède :
Ce sont nos
bras qu’un Dieu juste précède.
[1] Anne de
Joyeuse : 1560-1587, l’un des « archi-mignons » d’Henri III. Tué
à la tête des troupes royales à la bataille de Coutras livrée contre le futur
Henri IV.
[2]
Jean-Louis de Nogaret, duc d’Epernon : 1554-1642, le second des « archi-mignons »,
il ralliera Henri IV à la mort de son prédécesseur.
[3]
Catherine de Médicis : 1519-1589, sa diplomatie constitua longtemps en la
recherche d’un savant équilibre entre la Ligue catholique et les réformés.
[4] Les
Guise sont une branche cadette de la famille régnante de Lorraine.
[5] Le roi d’Espagne,
Philippe II, dont les subsides et les troupes après l’exécution des Guise à
Blois en 1588, soutiendront la Ligue.
[6] Les
Guise.
[7] La Ligue :
la Ligue Catholique ou la Sainte Ligue, parti dont la formation en 1576 est
largement soutenue voire suscitée par la maison de Guise pour s’opposer aux
protestants comme à Henri III.
[8] Le duc
Henri Ier, 3è duc de Guise, surnommé « le Balafré » (en raison de la
cicatrice d’une blessure reçue à la joue gauche), exécuté sur l’ordre d’Henri
III à l’occasion des États Généraux de Blois en 1588.
[9] Le
cardinal de Lorraine, Louis de Guise, 1555-1588, frère du précédent et qui
connut le même sort.
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