vendredi 20 décembre 2024

L'herbier.

 



Herbier de fleurs cueillies

Hier sans penser à rien...

Une photo vieillie

Et le passé revient.


Cette ville perdue

A pour nom "Nostalgie".

J'ai marché dans ses rues;

Tout change. C'est la vie.


On sait ce qu'il en est,

Mieux vaut qu'on en sourie.

J'y marche encore en paix

Sans que nul s'en soucie;

Cette ville perdue

A pour nom "Nostalgie."


dimanche 15 décembre 2024

Renouveau.


 

Revenons à nos vieux chemins

Qui cheminent leur insouciance

Pour s'en aller sans impatience

Glaner de vagues lendemains.

 

Redressons à nouveau la tête

Pour examiner l'horizon,

Vieille habitude aux jours de fête;

Nous en payerons la rançon.

 

Il est possible que l'on s'use

Autant et plus que ses souliers,

Qu'importe ! Et puis je m'en amuse,

Je vais sans me faire prier.

 

On sourira de ces images

Des mots trop souvent formulés

Qui me berceront au passage

Jusqu'où, pourtant, je veux aller.

 

Ne pensez pas "pèlerinage "

Où, moi, j'écrirais "renouveau",

Ou tournons chacun une page

En sens contraire s'il le faut.


jeudi 12 décembre 2024

Le thé de cinq heures.


 

Décembre où les jours flétris rapetissent

Jusqu'à faner déjà l'après-midi

Avant même que la pendule ait dit

Cinq heures ! S'il vous plaît, qu'on en finisse !


Je noie au fond d'une tasse de thé,

Dieu sait pourquoi à moitié refroidie,

Le pain amer de la mélancolie

Que j'ai saupoudré de contrariétés,


De confusion comme de mésententes,

D'ennui, d'incidents variés et d'attente,

Assaisonnés d'une once de colère

Pour que cela me tienne un peu au corps:

Je fais avec la saison et le sort;

Trop peu ? D'accord mais la vie est si chère !


Je lève haut ma tasse, à la santé

Des jours meilleurs, des phacochères,

Des pucerons, pas de mes congénères,

Et de l'Hiver qui s'en va débuter

Avec, c'est cela seul à quoi je songe,

Des jours tristes c'est vrai, mais qui rallongent !


mardi 10 décembre 2024

Les yeux ouverts.


 Il faut garder les yeux ouverts

La nuit à cause des visages

Qu'on voit défiler au revers

De ses yeux clos comme les pages

D'un livre qu'on vous a prêté.

Vous demandez ce qu'il raconte?

Oh, c'est la vie de personnages

Dans un monde mal fréquenté

Et comme, soit dit au passage,

Vous les connaissez bien et lui aussi,

On vous souhaite l'insomnie

Dont vous rêvez dans votre lit

Et dès demain une autre vie.


Plus de lumières dans la rue,

Les éclairages sont éteints,

Ni mémoire, ni plume émues;

Comment veiller jusqu'au matin ?

Ce portrait-là c'est mon enfance...

Surtout ne fermez pas les yeux !

Celui-là, cet amour immense...

Mais quelle voix poursuit et raille:

"Un feu, un feu,

Oui, mais un feu de paille!"

Ne fermez pas les yeux...


lundi 9 décembre 2024

Sous vos souliers.


 Quand on se promène chez soi

En marchant au hasard des rues,

On sent, le plus souvent ténue,

Mais plus intense quelquefois,

Une vibration d'un moment.

Devant telle porte ou façade,

Tel jardin désert et maussade,

Telle échoppe ou tel monument

Comme si, dessous vos souliers,

S'éveillaient vagues, incertaines,

Deux ou trois notes très lointaines

D'un air avant si familier.

Vous ne trouvez plus ses paroles,

Il vous en manque des morceaux,

Bien des fois, ce qui vous désole,

C'est un nom qui vous fait défaut

Et derrière lui ce visage,

Une émotion et des images...

samedi 7 décembre 2024

Révélation.

 

La ville en hiver se révèle

Succession de grands murs en pierre

Et mouettes à tire d'aile.

La ville en hiver se révèle


Les corbeaux qui parfois s'en mêlent

Vous font penser aux cimetières.

La ville en hiver se révèle.

 

Ici ce sont de simples stèles,

Là des chapelles funéraires;

Certaines vous sont familières

Mais les autres qui s'en rappelle ?


La ville en hiver se révèle

Succession de grands murs en pierre.

vendredi 6 décembre 2024

Sauter le pas.


 Les beautés de l'automne ont à sauter le pas,

C'est par dessus l'ornière et les flaques de boue.

Étrange! Un vent d'autan caresse encor ma joue;

L'absence a des douceurs qui nous sont un appât.


Qu'il ne soit plus question de tout ce qui chemine,

A la peine, oui mais, libre de mouvement;

Des orages non plus et pas même du vent,

Ce vieux menteur si cher aux âmes pèlerines.


Savez-vous un rempart que rien ne désagrège?

Vous trouverez des mots qui fissurent la nuit.

Qui voudrait en chercher et venir où je suis?

Si demain doit renaître, il se pourrait qu'il neige.


Il faut sauter le pas et le saute qui peut.

Qui ne le pourra pas, par malheur, qu'il demeure

Où, quelque soit son titre, on demeure bien peu.

Qui donc choisit

                        Celui qui rit ?

                                            Celui qui pleure ?

                                                                       Celui qui vit ?

                                                                                            Celui qui meurt ?