Je verrai ce moment où mes vers sans façon
Viendront se promener au fil des longues heures
Oublieux du labeur et de toute leçon
Pour se moquer du temps où nul mot ne demeure.
Comme ils seront joyeux, moi l’on me verra gai
Comme l’étang gelé qu’un vent d’Avril effleure,
Comme un sous-bois d’hiver au parfum du muguet
Et des rimes naîtront qu’aucun destin n’apeure
Pour se moquer du temps où nul mot ne demeure.
Moi qui promet cela, je ne resterai point
Mais avant que le vent disperse ma poussière,
A m’amuser ainsi j’aurai mis tout mon soin
Et j’aurai profité au moins de la lumière.