A la cruche de cuivre aux reflets
chaleureux,
Que depuis cinquante ans au même
endroit j’admire,
Je dédie un quatrain, elle en
vaudrait bien deux
Mais les vers du second resteront à
écrire.
Au vieux vase pansu qu’on dit être « chinois »
Et qui sait me parler du temps de ma
grand-mère
J’offre un autre quatrain, sans doute
« terre à terre »
Mais rempli d’émotion ainsi que chacun
voit.
A ce meuble rustique, à ma première
armoire,
Témoin de mes débuts et d’un premier
foyer,
J’offre encore un quatrain à défaut d’autre
gloire,
Et je l’affirme ici : « Non
je n’ai rien oublié. »
Ainsi ces trois objets au dernier me
conduise
Pour un quatrain final, celui qui me permet
D’achever aujourd’hui la page d’un
carnet
Où mon inspiration, déjà courte, s’épuise.