Cette
résurrection d’une mémoire morte,
Jeunesse et
renouveau de quel ancien charnier,
Il demeure,
-et chez qui ? par qui donc réveillé ?-
Derrière une
fenêtre ou derrière une porte,
Comme un
fragment de nuit qu’on voudrait oublier.
Et qui sait
donc où va ce qui vient de la sorte,
Affublé de
ce nom qu’on n’ose publier,
Assassin
cauteleux aux mille routes tortes,
Qui trouve
le chemin du plus petit foyer
Comme du
plus puissant et tous deux les emporte.
Pourquoi
donc ce frisson que l’on voit s’associer
En cachette
au discours de ceux qui nous exhortent ?
C’est que
cet ennemi se moque des guerriers,
Il abat l’âme
faible aussi bien que la forte.
Et pourquoi
ce refus enfin de signifier
A tous que l’avenir
n’a rien qui réconforte,
Pourquoi
suivre leur rite et pourquoi m’y plier ?
Pourquoi ce
petit mot sous ma plume si leste ?
« Ce »,
pour ne pas écrire à la place « la peste[1] » ?
[1] Au
moyen-âge tout épisode épidémique, quel que soit son agent infectieux, est
qualifié de « peste » (aujourd’hui ce terme est réservé à l’infection
due à la bactérie Yersinia Pestis, agent de LA peste.)