L’hiver m’enterre en cette ville,
Derrière un
blanc manteau neigeux,
J’aime à me
réchauffer au feu
De ces
mirages inutiles
Que je
cultive sans façon,
-N’ai-je pas
vécu d’insouciance ? –
En attendant
avec confiance
De retrouver
un horizon.
Mais cet
hiver là fut bien long,
Toute une
saison de patience,
L’obscurité
comme une science,
Aux pieds
une gueuse de plomb.
Vînt le
premier bourgeon, futile
Espoir et
rassurant si peu,
Au jour
second, bien plus que deux,
Mais au
troisième des fleurs, mille.
Au quatrième
qui comptait ?
Et je repris
encor la route,
Il faisait
beau et, l’on s’en doute,
L’oubli
revenu, je chantais.