Une ombre à
peine et plus nocturne que la nuit,
Plus froide
aussi où pas une étoile ne luit,
Et plus
opaque encore et triste en son silence
Une ombre
qui s’en va, plus lasse que l’errance,
Soumise à je
ne sais quelle condamnation
Irréversible
et d’éternelle perdition,
Une ombre
dans la nuit, tellement douloureuse,
Sans visage
et sans voix, une ombre malheureuse.
Une ombre en
qui tes jours ont – le sais-tu ? – leur part
Et dont tu
n’oses pas, toi, croiser le regard !
L’un qui
n’est que par l’autre et tous les deux sinistres
Plus qu’au
bûcher des morts les flûtes et les cystres,
Une ombre
qui revient au bout de chaque jour,
Une ombre
silencieuse à qui demeure sourd,
Tu le sais
mieux que moi car l’ombre te ressemble,
C’est
peut-être pourquoi je vois que ta main tremble…