(Canal du Rhône au Rhin - Plobsheim.)
Il neige
depuis l’aube, il neige obstinément
A tout
ensevelir jusqu’au sommet des arbres
Et ce jour
sans couleur unit lugubrement
L’ombre du
cimetière et la rigueur du marbre.
Il neige à
gros flocons paresseux, lourds et lents
Où la nuit s’insinue,
où le froid s’amoncelle,
Où ricane l’Hiver
dans la plainte du vent,
Au bord
glacé des toits où l’obscurité gèle.
Et rien n’existe
plus des hommes et des dieux
Dans ce
grand désert blanc où le temps
tourbillonne
Sur la
campagne morte au givre monotone
Et sur ces
bois noircis égratignant les cieux.