Voici dans
les allées venir le crépuscule,
La rue
bientôt se tait et l’ombre s’épaissit ;
Sur un banc,
solitaire, un homme s’est assis,
Près du
kiosque désert deux enfants gesticulent.
Dans le
jardin public un passant déambule
Qui s’en va silencieux
et discret lui aussi ;
L’homme assis
sur son banc croit avoir réussi
A retrouver
le calme et sourit, incrédule.
C’est alors
que débute au plus haut du feuillage
L’inharmonieux
concert qu’en leur rauque langage
Offrent au
soir qui vient d’innombrables corbeaux !
Et sous le
ciel pâli, dans le jour qui décline,
Chacun se
prend à fuir en maudissant l’écho
De ces
chants enroués qui s'enflent et s’obstinent.