La guerre
pue atrocement,
Une odeur
fétide et douceâtre :
La charogne
et les excréments ;
La guerre
pue atrocement.
Et l’on y
meurt indécemment
Déchiqueté
dans l’eau saumâtre
D’un champ
de bouleversements ;
La guerre
pue atrocement,
Une odeur
fétide et douceâtre
De sang et
de vomissements.
On y meurt
dans un bruit immense
De tonnerre
et de sifflements
Qui
déchirent cet air en transe
Où les
innombrables fragments
De métal au
hasard s’élancent
Et vous
tuent indifféremment.
Mais ce matin
soudainement
Ce grand
vacarme a fait silence
C’est que la
guerre brusquement
Vient de se
terminer en France.
Dans ce
grand calme, souveraine,
Plane encor
l’odeur de charnier
Que rien ne
dissipe ou n’entraîne
Car il ne
faut pas l’oublier :
La guerre pue
atrocement.