Le verbe
soit comme la pierre
Qu’on a
dressée au bord du champ,
Qu’il soit
tout à la fois prière
Et qu’il n’en
soit pas moins un chant ;
Rimes
inquiètes ou sereines,
Un chant
accent d’éternité,
Un chant, s’il
faut, à perdre haleine,
Un chant qu’on
ne puisse arrêter,
De ces
couplets anciens qui courent
Les mémoires
et les chemins,
Autant la
terre qu’on laboure
Que la forêt
ou le jardin.
Qu’il soit
la rumeur messagère
Ou l’orage
ou le contre-point,
La note
jamais étrangère,
L’histoire
qui ne finit point,
Qu’il reste une
source limpide,
Qu’il soit le sel et le levain
Et le fil
ténu qui vous guide,
Qu’il ne
soit pas écrit en vain.