Voyageur,
toi qui m’interroge,
Voici ce que
l’oracle a dit
Autrefois
aux prêtres en toge
Et qu’à leur
tour ils m’ont transmis.
« Aujourd’hui,
naguère et demain
Peuvent
bruire de cent nouvelles,
Mai s’amuse
des hirondelles,
Fleurit l’iris
et croît le lin.
De l’horizon
à l’horizon
Les routes
fuient et s’entrecroisent,
Passe le
vent, pousse l’armoise,
Tout est
folie ou déraison.
Ô Sage, que
la dent-de-lion[1]
Qui pousse à
tes pieds t’humilie :
Elle demeure
et tout s’oublie
Même les
ruines de Sion.
La mousse
pare le rocher,
L’automne
dore la fougère;
La parole
est une étrangère
A qui le
meilleur est caché. »