Comme je sens ce soir que mon esprit
est vide,
Vide de tout désir, vide de tout
amour !
Le reconnaître ici ne m’est d’aucun
secours,
Ma pensée, elle-même, apparaît
invalide.
Mon esprit est semblable à quelque terre
aride
Que le printemps évite en faisant un
détour
Car rien ne peut germer des cailloux
alentour,
C’est un sol infécond sous un ciel
insipide.
Je tiens ma plume en main et ne sait
rien en faire,
Je me saisis en vain du plus gros
dictionnaire,
La cadence m’échappe et le sujet me
fuit.
La tâche d’un sonnet, dont ici je m’acquitte,
Vaut une punition qui me coûte la
nuit
Et vaincre mon dégoût n’accroît pas
mon mérite.