Le noir
imperturbable des cyprès
Regarde,
indifférent, jaunir la vigne
Et le
brouillard ajouter ses attraits
Iridescents
à des aubes insignes.
Tours et
remparts, guelfes ou gibelins[1],
A ce moment
paraissent moins sévères,
Aux
alentours on laboure en voisins
Et la
vendange est un temps sans colère.
L’automne
est là qui n’est d’aucun parti
Et moi non
plus : je m’avance et je passe,
Pèlerin si
l’on veut, gagne-petit,
Que les gens
querelleurs de ce temps lassent.
La paix du
val d’Elsa[2],
sur l’horizon
Où ce matin
les collines bleuissent,
Inscrit son
rêve un peu hors de saison
Que si
souvent ses lendemains trahissent.
[1] En Italie,
au moyen-âge s’oppose d’un côté les partisans de l’empereur germanique, les « gibelins »
dont le nom dérive du nom d’une possession de la famille des empereurs
Hohenstaufen : le château de Waiblingen en Souabe et de l’autre côté les
partisans du pape, les guelfes dont le nom provient du nom d’une autre famille
noble germanique, candidate malheureuse à l’empire et qui prit donc parti pour
le Saint-Siège : les Welf originaire de Bavière.
[2] L’Elsa
est un affluent de l’Arno en Toscane.