Le long des trottoirs rectilignes,
Où nous passons et vous et moi
Avec le cœur qui se résigne
A se passer de grands émois,
L’indifférence du printemps
Que rythme le froid des averses
S’exhale, morne, en ajoutant
Aux peines que les jours traversent.
Aux jardins abolis des fleurs
Les parterres ont l’abondance
Dont la disette et le malheur
Offrent volontiers l’apparence.
Des centres-villes aux faubourgs
Un refrain des mélancolies,
Grise musique de toujours
Et de jamais que nul n’oublie…
Votre regard désabusé
Me dit assez ce que je pense,
A quoi servirait de gloser ?
Un rideau de grêle s’avance
Sur le carrefour déserté,
C’est au petit bonheur la chance
Qu’on gagne ou perd sa liberté
Et les mots n’ont plus d’importance.
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