mercredi 8 décembre 2021

Un refrain des mélancolies.

 

 


 

Le long des trottoirs rectilignes,

  nous passons et vous et moi

Avec le cœur qui se résigne

A se passer de grands émois,

L’indifférence du printemps

Que rythme le froid des averses

S’exhale, morne, en ajoutant

Aux peines que les jours traversent.

 

Aux jardins abolis des fleurs

Les parterres ont l’abondance

Dont la disette et le malheur

Offrent volontiers l’apparence.

Des centres-villes aux faubourgs

Un refrain des mélancolies,

Grise musique de toujours

Et de jamais que nul n’oublie…

 

Votre regard désabusé

Me dit assez ce que je pense,

A quoi servirait de gloser ?

Un rideau de grêle s’avance

Sur le carrefour déserté,

C’est au petit bonheur la chance

Qu’on gagne ou perd sa liberté

Et les mots n’ont plus d’importance.

 

                               ***       

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