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mardi 21 août 2018

Le taratantara.




On dit qu’il produit
 un bruit de trompète[1],
Il s’est abattu
sur lui des tempêtes
Dont on peut encor
percevoir l’écho
Dans bien des traités
                               qui n’aiment pas trop
Qu’en deux fois cinq pieds
                               le décasyllabe,
Maladroit, s’avance
                               un peu comme un crabe
Honteux de venir
                               hanter le sablon
D’or blond des auteurs
                               de vers de salon.


Moi qui n’en fais
                               toujours qu’à ma tête   
Et qui n’eût jamais
                               vocation d’esthète,
J’ai bien du plaisir
                               à l’utiliser.
Allons, qui me suit ?
                               Qui voudra l’oser ?
Qui prendra le risque
                               et aura l’audace
De braver l’arrêt
                               des juges en place
Et narguant leur goût
                               autant qu’il se peut,
En pareil essai
                               de sourire un peu ?

                               ***      
 


[1] Le vers de dix pieds (décasyllabe) partagé en deux moitiés (hémistiches) égales de cinq pieds chacune est une forme peu utilisé de ce mètre, souvent considérée comme peu harmonieuse. Bonaventure DESPERIERS (1510-1543 ou 44) l’affubla du nom de tarantatara ou taratantara, onomatopée sensée reproduire le son produit par chacune de ses hémistiches. Voir notamment : Modestes observations sur l’art de versifier - Clair TISSEUR- Lyon – Bernoux et Cumin – 1893 – P. 66-70.