lundi 27 octobre 2014

La Forêt du Rhin.





Dans la forêt, une rivière,
Une barque immobile au bord,
Le courant retient la lumière
Où la barque noire s'endort.

Un reflet d'automne qui passe,
Qui passe et fuit et ne dit rien
Aux grises branches qui l'embrassent
Dans le crépuscule qui vient.

Un calme un peu mélancolique
Envahit l'ombre des sous-bois
Où le mois d'octobre s'applique
A ne pas se montrer trop froid.

Des souvenirs s'en vont ensemble,
Vagues autant que nonchalants,
Le long de ces rives où tremble
Ce jour d'automne en s'en allant.

Et c'est un peu comme Verlaine
Et c'est un peu comme Rimbaud,
Le vague et la vie hors d'haleine,
Brèves amours des soirs si beaux

Et brèves amours de l'aurore
A qui midi manque toujours,
Qui sous les mots cherchent encore
Le sens de leurs instants trop courts.

Mais la rivière rejoint l'ombre
Comme le jour va vers la nuit,
Rentrons, ma Chère, il fait si sombre
Que marcher devient un ennui

Le long de la rive indécise
Lorsque s'estompent les couleurs
Et que le soir qui vient se grise
En vain de songes enjôleurs.

               ***

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