vendredi 10 octobre 2014

Voix.





La nuit s'attarde en son réseau de pluie
Où les accrocs des pignons et des toits,
A l'infini, luisent d'ombre et de suie;
Le vent d'Automne hante un minuit froid.

Aux caniveaux où les heures ruissellent,
Mille reflets naviguent orphelins
D'un réverbère ou d'enseignes jumelles
Et l'averse qui court n'a pas de fin.

Que fais-je là, que fais-je à ma fenêtre
Sinon songer à d'anciennes saisons,
Sinon chercher le meilleur moyen d'être
Quand on n'a plus confiance en ses raisons ?

Parfois je crois être la feuille morte
Qui devient boue après qu'un or trompeur
L'ait désignée au grand vent qui l'emporte
Dans cette nuit sans plaisir et sans peur.

Hauts murs éteints, carrefours sans personne,
Où mènent donc les trottoirs de toujours
Dans ce désert où l'averse résonne
Sur de vieux monuments obscurs et sourds ?

Il pleut encor sous les balcons de pierre,
Le long des quais où s'étirent les ponts,
Est-ce donc vous qu'il faut que je requière,
Voix qui venez de profondeurs sans fond ?

                        ***

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