lundi 21 novembre 2011

La Tortue (pastiche parnassien).




Du fond de la pelouse, au pas d'une sagesse
Vieille comme le temps et bien plus que l'humain,
Son cou ridé tendu sous son regard hautain,
Elle va lourdement, elle avance sans cesse.

Phoebus s'en vient orner et d'opale et d'onyx
Chaque écaille soudain de sa rude cuirasse
Dont le centre est d'un noir plus profond que le Styx;
L'herbe courbe le front devant sa carapace.

Conquérante blasée, en marquant chaque pas,
Elle avance toujours tel un cataphractère,
Ce combattant de fer qui, pilier du combat,
Sait qu'il ne peut dévier de cette gloire austère.

La voilà parvenue à ce dernier carré
D'épinards verdoyants et de tendres laitues,
Trésor des potagers, délices des tortues,
Qu'au terme de sa marche, elle va dévorer.

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