Dans l’autrefois des jours qui passent,
En ai-je rêvé de meilleur ?
Il était un amour ailleurs.
Le passé qui fut son bailleur
N’en a pas conservé la trace ;
Il était un amour ailleurs
Dans l’autrefois des jours qui passent.
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Dans l’autrefois des jours qui passent,
En ai-je rêvé de meilleur ?
Il était un amour ailleurs.
Le passé qui fut son bailleur
N’en a pas conservé la trace ;
Il était un amour ailleurs
Dans l’autrefois des jours qui passent.
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L’hiver a le ciel déprimant
Des promesses toujours lointaines
Quand y naît un nuage blanc
Sur un bleu de fête foraine.
Et qu’en même temps le froid gagne
Jusqu’à pétrifier le décor
Au-delà du pied des montagnes
Et quelquefois plus loin encor.
Dans ce ciel toujours immobile
On voit les jours tourner en rond
Acteurs médiocres et débiles
Dont aucun ne s’est fait un nom.
Soirs et matins sont des redites
Qu'ils s’échangent sans conviction ;
Qu’ils se retrouvent, qu’ils se quittent
Tout n’est jamais que convention.
On sent qu’il n’y a pas d’intrigue
Et ces personnages blafards,
Lents d’on ne sait quelles fatigues
N’iront sûrement nulle part.
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Le monde est un grand mot quand tout ce qu’on fréquente
C’est au mieux une place et quelques carrefours,
Une cartographie où l’ennui se décante
Dans le laisser-aller trop gris de tous les jours.
Une feuille qui naît, une feuille qui tombe,
Un unique clin d’œil décrit quatre saisons
Et c’est un seul moment qui renaît et succombe,
Un reflet passager aux vitres des maisons.
C’est la douce amertume, la langueur écœurée,
De redites sans fin en retours infinis,
Des mêmes sensations qu’on sait édulcorées ;
Un sourire un peu las dans un miroir terni.
Le monde est un grand mot quand une promenade
Se borne toute entière aux trottoirs d’un quartier
Dont on connaît par cœur les cours et les façades ;
On pourrait ajouter : de la cave au grenier.
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