Mon vers va-t’en trouver la Dame de Cythère[1],
Demande lui pourquoi son temple est déserté
Et pourquoi donc son fils[2] qui parcourait mes terres
Paraît bien à jamais vouloir s’en absenter.
Qu’à mon corps défendant on me voit solitaire,
Mon cœur toujours ardent ne peut-il l’attester
En ce moment piteux à mes vœux si contraire
Où ma foi lui demeure et ma fidélité ?
La peine que j’endure et le mal qui me ronge,
Croit-elle un seul instant que ce soit un mensonge ?
Que sans elle un amant parvienne à subsister ?
Va la trouver, mon vers, et fais-lui ces reproches,
Invoque sa pitié sur ma débilité
Et reviens m’affirmer que son retour est proche.
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