mercredi 8 décembre 2021

Trois buses.

 

 


 

Le ciel gris s’effrange aux forêts,

L’averse chante dans les vignes,

Sur le bleu sombre des sommets

Le ciel gris s’effrange aux forêts.

 

Trois buses qui volent tout près

Échangent des cris et s’indignent,

Le ciel gris s’effrange aux forêts,

L’averse chante dans les vignes.

 

                               ***

Nos soucis.

 

 


 

Ici quand le ciel prend le deuil

Il le porte pour des semaines ;

L’Hiver est déjà sur le seuil

Et la lumière est à la peine.

Je regarde passer un tram,

La ville n’a pas l’air en fête

Et moi non plus. A mon grand dam

Ce sont nos soucis qui s’entêtent.

Les miens me collent à la peau,

On sent les siens dans l’atmosphère

Et nos jours s’en vont à vau-l’eau

Ressemblant à cette rivière

Boueuse qui, de pont en pont,

S’enfuyant sous un ciel austère

Ne reflète aucune maison

Le long de son cours circulaire.

 

                               ***

Un refrain des mélancolies.

 

 


 

Le long des trottoirs rectilignes,

  nous passons et vous et moi

Avec le cœur qui se résigne

A se passer de grands émois,

L’indifférence du printemps

Que rythme le froid des averses

S’exhale, morne, en ajoutant

Aux peines que les jours traversent.

 

Aux jardins abolis des fleurs

Les parterres ont l’abondance

Dont la disette et le malheur

Offrent volontiers l’apparence.

Des centres-villes aux faubourgs

Un refrain des mélancolies,

Grise musique de toujours

Et de jamais que nul n’oublie…

 

Votre regard désabusé

Me dit assez ce que je pense,

A quoi servirait de gloser ?

Un rideau de grêle s’avance

Sur le carrefour déserté,

C’est au petit bonheur la chance

Qu’on gagne ou perd sa liberté

Et les mots n’ont plus d’importance.

 

                               ***